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Laura El Makki

Laura El Makki

Auteure, journaliste et ancienne productrice sur France Inter, Laura El Makki se consacre à la transmission des grands textes du patrimoine littéraire. Professeure à Sciences Po et à l'école Les Mots, biographe d'Henry David Thoreau, de H. G. Wells et des sœurs Brontë, elle a aussi coécrit avec Guillaume Gallienne Un été avec Victor Hugo, paru en 2016 (France Inter/Les Équateurs).

Elle a publié son premier roman Combien de lunes, en 2023 aux Éditions des Escales.

© Éditions Seghers

Adèle Hugo, ses écrits, son histoire

50 ans après le chef-d'œuvre de Truffaut, Laura El Makki nous raconte la véritable histoire d'Adèle H, avant sa folle errance outre-Atlantique. Sa source ? Le double journal tenu par Adèle, 22 ans, durant deux décennies sur l'île de Guernesey.

Le « Journal de l'Exil », un document scrupuleusement rédigé par Adèle et relu, amendé et corrigé par tous les membres de la famille. Adèle attend avec impatience et anxiété les retours de son père ou de ses frères, elle craint parfois de se faire « gronder » pour avoir oublié un mot ou une phrase prononcés. Elle réfléchit beaucoup au style et veut suivre les conseils donnés par son père. Dans les marges, elle note des impératifs formels : éviter la lourdeur, choisir les détails. Parfois, en pleine nuit, son père frappe à la porte de sa chambre et pour lui donner une note à ajouter au journal. Voilà donc Adèle, vingt-deux ans en 1852, en mémorialiste, qui égrène le moindre événement, toutes les banalités d'une vie jadis grandiose et mondaine, et soudain réduite aux rares visites des amis. Scripte docile, elle écrit la parole des autres – des hommes surtout. Rarement la sienne.

Parallèlement à ce journal commun, il y a un journal intime écrit par Adèle à l'abri des regards. Ce journal s'épanouit dans des carnets retrouvés dans la liasse de documents appartenant à la Maison de Victor Hugo, entièrement rédigés dans une langue cryptée, le « charabia », pour préserver l'espace de liberté si difficilement acquis. Il accueille une voix tout à fait différente, pleine d'humour, de désirs et d'excès. Une voix qui, au fur et à mesure des années, passe de l'excitation au désespoir. Adèle dit son envie de liberté et crie son étouffement. Elle s'interroge notamment sur sa relation avec son fiancé, Auguste Vacquerie, frère du mari de Léopoldine, l'autre fille morte noyée en 1843. Pour Adèle, c'est un amour d'adolescence. Pour Victor Hugo, c'est le gendre idéal. Il encourage sa fille à l'épouser car « c'est le rôle d'une femme ». Mais Adèle refuse : elle veut plaire et s'amuser. Dans ses carnets, elle raconte ses flirts avec le voisin John Rose ou avec le lieutenant anglais Albert Pinson, qui va bouleverser sa vie.

Préface d'Isabelle Adjani

Adèle Hugo
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